Depuis que je suis revenue à Harstad, j’ai tenu à poursuivre mes promenades, histoire de garder la forme et éventuellement découvrir de nouveaux sujets intéressants à vous faire partager …
D’une manière générale je circule plus ou moins de nuit, puisque vous le savez, c’est en Novembre et surtout en Décembre (nous sommes à 350 kilomètres au-dessus du cercle polaire) que les jours raccourcissent sachant que le soleil, dès le 3 décembre se retrouve au-dessous de l’horizon … “down all the day” … Résultat : les journées restent sombres, voire obscures, selon le temps qu’il fait .. Cette situation se prolonge jusque au 9 Janvier ; entre ces deux dates le soleil ne se lève pas. Et lorsque on regarde la méteo de Harstad sur un Ipod par exemple, un symbole (trait) s’affiche pour signifier qu’il se trouve sous l’horizon : “Fri 4°” … En prime les prévisions à Cran-Gevrier, ce même jour.
Inutile de vous décrire la joie des norvégiens lorsque enfin le soleil réapparait à l’horizon … Ce matin-là beaucoup d’entre eux n’hésitent pas à gravir, dès l’aube, un sommet d’où ils peuvent assister à la lente renaissance du soleil, ce qui donne lieu à de nombreuses fêtes.
Je me suis adaptée à toutes les conditions de marche qui se sont présentées: aucun problème pour me mouvoir dans la pénombre ou carrément de nuit ... Je connais tous les chemins qui évitent la pollution des voitures. Savez-vous que nombreux sont ceux qui laissent leur moteur en marche le temps de courses et même devant les crèches … qu’il y ait des enfants ou pas ?
Voici donc une photo prise en fin d’ après-midi, on dira … vers 17 heures trente !
En voici une autre au moment où je récupérais Mia à la crèche une petite heure plus tôt !
L’usage de crampons, bandes réfléchissantes, frontale, tout matériel susceptible d’être repérable dans l’obscurité est primordial pour la sécurité. Les crampons sont vraiment efficaces sur toute surface. Un bémol cependant : ne pas en perdre en cours de route ! Ce qui m’est arrivé par deux fois: la première, je me suis rendue aussitôt compte du problème, la seconde après deux heures de marche, et malgré mes recherches … impossible de le récupérer même en rebroussant chemin. Moi qui vantais dans mon billet “été” l’honnêté des norvégiens , je suppose que ce crampon a fait le bonheur d’une personne qui n’en possédait plus qu’un seul!
Voici aussi pour vous, (les enfants s’amusent) l’impact des clous sur une neige comme j’aime: douce, éclatante de blancheur. Oups ! dans la quasi obscurité ? … j’ai dû rêver …
Autres accessoires bien utiles aussi : la frontale en particulier car le sol n’est pas toujours uniforme, la bande réfléchissante portée au bras, la double pastille aimantée qu’on accroche sur un sac ou sur une poussette, ou carrément un gadget en forme de tête d’élan … J’ai même remarqué des personnes aux deux brassards, l’un rouge l’autre vert aux bras, qui clignotaient !
Parlons de l’état des routes … Plusieurs types de conditions météo, ont fait que, depuis que j’ai remis les pieds sur le sol norvégien, j’ai été dans l’obligation de m’adapter aux différents types de revêtements selon le temps qu’il faisait ou avait fait la veille ... Je n’ai jamais hésité à me détourner de mon itinéraire afin de circuler dans de meilleures conditions. Après une journée de pluie et une nuit très froide, la surface de l’eau gèle mais insuffisamment pour qu’en posant le pied sur cet amalgame, on s’enfonce dans … l’eau, tout simplement et ce n’est pas drôle ! En voici un exemple.
Les crampons sont toujours les bienvenus, soit parce que la pluie rend la glace dangereuse … à la descente plus que la montée … Admirez l’état de cette route !
Bien sûr ce jour-là alors qu’avec mille précautions je descendais ce genre de pente, munie de mes crampons, un tracteur a croisé ma route en y répandant de petits graviers ... Quel plaisir de l’entendre arriver alors que vous êtes confrontée à ce type de miroir.
Ci-dessous et plus rassurant ! Neige si douce que je n’y ai posé les pieds …uniquement pour y laisser mes traces !
Le revers de la médaille, chaque hiver, ce sont les chaussées qui gardent les stigmates des passages répétés de chasse-neiges … Jugez plutôt !
Toutes ces expériences, je l’avoue, m’ont comblée d’aise. Pour y parvenir j’ai marché tous les jours, en variant les plaisirs quelque soit le temps.
Autre découverte, pas bien loin de la maison : l’endroit où je devais faire demi-tour pour me rendre à la crèche … Quelques demeures, puis une barrière limitant un chemin forestier, une bonne couche de neige vierge et la tentation pour moi de m’y engager afin de voir où celui-ci pouvait me conduire !
Cette minuscule “cabine” de un mètre sur un mètre, pas davantage, posée là .. pour quelle raison ? Des toilettes ? Plus le chemin montait, plus mon désir de savoir où il pouvait mener me titillait, alors plus haut, toujours plus haut ! Mes efforts ont été récompensés car une lueur rougeâtre se précisait de plus en plus entre 2 sommets en contre-haut ... Et voilà ce que j’ai eu le grand plaisir de voir :
Ce rougeoiement au loin, alors que le soleil était encore censé se trouver bas, au-dessous de l’horizon, eh bien je pouvait apercevoir ses rayons ! Moment vraiment magique !